Perdre 1,5kg par semaine (en mangeant des pizzas et en buvant des bières)

Contrôler sa ligne du poids sans sacrifier les petits plaisirs de la vie, comme manger des pizzas ou boire des bières, parait inaccessible.

Pourtant, c’est exactement ce que j’ai expérimenté lors d’une semaine de vacances en Italie, où j’ai réussi à perdre un kilo et demi en me nourrissant quasi-exclusivement de pizzas et de bières, avec même quelques apéritifs le soir.

Comment est-ce possible ?

Perdre du poids = renoncer aux plaisirs ?

Perdre du poids est presque toujours associé à des régimes stricts et souvent peu plaisant.

Beaucoup de coachs jouent même sur la culpabilisation sur l'alcool, la junk food, et jugent la sériosité de leurs coachés à l'aune de ces restrictions sévères. L'alimentation doit toujours être « saine » (même s'il est peu agréable). Il faut évidemment bannir les pizzas, les bières, et les apéritifs pour voir un chiffre plus bas sur la balance.

Mais ne pourrait-on pas contrôler son poids en continuant à se faire plaisir ?

J'en ai (involontairement) fait l'expérience lors d'une semaine de vacances à Naples, en Italie.

Bien qu'ayant passé la semaine à ne manger que des pizzas et à boire des bières et des Apérols tous les jours, j'ai constaté à mon retour que je pesais 1,5kg de moins qu'à mon départ !

Evidemment, il y a quelques conditions à respecter pour que ça fonctionne...

Une semaine à Naples, entre pizzas, bières et apéros

C'était une semaine de la fin Octobre. Il fait encore beau à Naples en cette période.

Naples, c'est l'origine des pizzas. Difficile d'y échapper !

Mais en réalité, se nourrir de pizzas le soir, ça avait aussi un coté pratique. On en trouve partout, c'est vite préparé, et ça nous permettait de ne pas trop nous prendre la tête avec les repas. Nous retrouvions une partie de ma famille sur place, donc le coté repas devait être simplifié. Pas question de passer des heures aux fourneaux.

Ensuite, quand il fait beau, qu'on est dehors, on apprécie de se poser en terrasse en fin de journée. Et de savourer une petite pression. Parfois précédée d'un Apérol pour faire bonne mesure.

Evidemment, ce type d'alimentation n'est pas ce que je conseille sur le long terme. Ce n'est pas équilibré, et personne n'ira prétendre que l'alcool est bon pour la santé.

Toutefois, je rajouterais que la santé, ce n'est pas que le physique, c'est aussi le mental. Et passer du bon temps avec ses amis et sa famille, ça contribue à la santé mentale. Un point à mettre aussi dans la balance.

Malgré cette alimentation a priori peu équilibrée et riche, j’ai perdu 1,5 kg en une semaine.

Comment est-ce possible ? Ce n'est pas miraculeux, il y a une explication simple et rationnelle derrière ce phénomène.

Avant la semaine de vacances : la base

Cette perte de poids n’est pas un coup de chance ni un effet magique. Elle s’est produite parce qu'il y avait une base déjà saine et équilibrée.

Avant cette semaine de vacances, je mangeais de manière raisonnable, avec une alimentation équilibrée et variée. Je ne prive pas de pizzas, mais n'en mange pas non plus tous les jours en temps normal. Je mange mes protéines, des bonnes graisses, et même des légumes ! Sans prise de tête, mais sans (trop d') excès non plus. Ça, c'est pour la parti nutrition.

De plus, je m’entraîne régulièrement. Avant cette semaine en particulier, je pratiquais des séances de renforcement avec kettlebell deux à quatre fois par semaine. Avant cela, j'ai aussi eu des cycles de renforcements plus axés sur la barre olympique, ou même juste au poids de corps. Peu importe l'outil, c'est l'activité et la régularité qui comptent.

Ces entraînements, suivis depuis des années, m’ont permis de construire une composition corporelle saine, avec une masse musculaire correcte et un taux de gras que je considère comme optimal. Je n'ai certes pas des abdominaux saillants (hors périodes d'affutage), mais ils restent visibles. C'est un taux de gras optimal qui me permet d’être efficace dans la vie quotidienne, sans manquer d'énergie.

Cette base est essentielle. C’est ce qui rend possible la perte de poids même dans un contexte où l’alimentation est moins contrôlée.

Une réalité simple : le déficit calorique

De plus en plus, ces dernières années, la première loi de la thermodynamique est remis en cause : on ne prendrait pas du poids parce qu'on est en surplus calorique, mais pour d'autres raisons. On entend une multitude de "vraies" causes aussi complexes les unes que les autres : les hormones, les pics d’insuline, la glycémie, etc. Pourtant, au cœur de tout, il y a une vérité simple et universelle : la perte de poids dépend d’un déficit calorique.

Il y a de l’énergie qui entre dans le corps, et de l’énergie qui en sort. Si on dépense plus d’énergie qu’on en consomme, on perd du poids. Si c’est l’inverse, on prend du poids.

C’est la première loi de la thermodynamique, une réalité physique incontournable. Ni plus, ni moins. Peu importent les régimes à la mode, peu importent les aliments que tu manges, si tu consommes plus de calories que tu n’en dépenses, tu prends du poids. Et inversement, si tu dépenses plus que ce que tu ne consommes, tu perds du poids.

Dans mon cas, même si je mangeais des pizzas et buvais des bières, j’ai en fait maintenu un déficit calorique sur l'ensemble de la semaine. Comment ?

Walking is neat !

Durant cette semaine en Italie, je n’ai pas fait de sport. Je n'ai pas suivi mes séances habituelles de renforcement., ni mes sessions de snatchs. Cependant, j’ai beaucoup bougé.

Nous avons marché tous e-les jours, quasiment toute la journée, explorant la ville, visitant les environs, faisant des balades et des découvertes. Cette activité physique non sportive a eu un impact majeur sur la dépense énergétique.

On appelle cela le NEAT, pour « dépense énergétique non liée au sport » (Non-Exercise Activity Thermogenesis en anglais). Le NEAT comprend toutes les calories dépensées dans les activités quotidiennes : marcher, se tenir debout, faire le ménage, bouger dans la maison, etc. Ces mouvements, souvent sous-estimés, peuvent représenter une part importante de la dépense énergétique totale sur la journée.

Dans mon cas, cette mise en mouvement constante a augmenté significativement mes dépenses moyennes par jour.

La quantité (malgré une alimentation riche)

Les pizzas et les bières sont caloriques. Pas de débat là-dessus. Mais elles étaient concentrées sur une petite partie de la journée.

Le matin, je prenais un café, sans petit-déjeuner copieux.

Le midi, nous étions souvent en déplacement, et je ne mangeais pas systématiquement. Il y a peut-être eu un ou deux déjeuners sur toute la semaine.

Le soir, je me posais pour manger, ce qui correspondait à la consommation des pizzas et des bières.

Cette concentration des calories sur une seule période de la journée a naturellement limité l’apport global.

Même si une pizza est riche en calories, en manger une seule fois par jour, sans grignoter en continu, permet de contrôler l’apport total. C’est un peu comme un jeûne intermittent modéré, où l’on concentre l’alimentation sur une fenêtre horaire réduite.

Alors oui, la qualité nutritionnelle n’était pas idéale. Même si les pizzas contiennent quand même des nutriments, ce n'est pas ce que je recommanderais sur la durée. Mais sur une petite semaine, on ne va pas se retrouver en carence !

Par contre, ce qui est sur, c'est que la quantité totale de calories consommée sur une semaine fut en-dessous de mes besoins énergétiques. Sur la semaine, entre le contrôle de l'apport total et la dépense NEAT, je me suis retrouvé en déficit calorique. Bingo : j'ai perdu du poids.

Plaisir et bien-être mental

Un aspect souvent négligé dans la perte de poids est le bien-être mental.

Être en vacances, profiter du soleil, des terrasses, de la famille et des amis, partager des moments conviviaux autour d’un apéritif, tout cela contribue à un bon équilibre psychologique.

Il n’est pas question de prôner l’excès, ni de dire que l’alcool est bon pour la santé. Mais la frustration et la culpabilité sont des facteurs qui nuisent aux objectifs de perte de poids.

En se permettant de profiter de certains moments de convivialité, on évite ce piège.

Le corps et l’esprit sont liés. Une bonne santé mentale favorise une meilleure gestion alimentaire, une motivation accrue à l’activité physique et une meilleure régulation hormonale. C’est un élément à intégrer dans toute démarche de perte de poids.

Ce que je ne recommande pas : pizzas et bières tous les jours sur le long terme

Je ne recommande évidemment pas de manger des pizzas et boire des bières tous les jours sur une longue période. Cette semaine était une parenthèse, une pause dans un mode de vie sain et structuré. Ce n’est pas une habitude alimentaire à adopter durablement.

Les pizzas restent une forme de junk food, même si certaines sont de meilleure qualité. L’alcool n’est pas idéal pour la santé, notamment lorsqu’on souhaite contrôler son poids et sa composition corporelle. Une alimentation variée, riche en nutriments, est essentielle pour rester en forme, performant, et en bonne santé sur le long terme.

Cependant, il est possible de se faire plaisir sans culpabiliser. Cela reste l'exception, pas la règle, puisque le reste du temps, on pose les bonnes bases. Cette flexibilité permet de tenir dans la durée, sans craquer ni abandonner ses objectifs.

Comment appliquer cette méthode

Pour maigrir en mangeant des  pizzas et en buvant des bières, sans frustration ni échec, voici quelques conseils pratiques :

  1. Construis une base saine : adopte une alimentation équilibrée la majorité du temps.
  2. Maintiens une activité physique régulière : renforcement, cardio, ou toute autre activité que tu aimes, pour être durablement en forme.
  3. Bouge tous les jours : marche, bouge pour augmenter ta dépense calorique sans forcément faire du sport intensif.
  4. Contrôle la quantités : même si tu manges des pizzas, limite la fréquence et la quantité pour ne pas dépasser tes besoins énergétiques.
  5. Profite des plaisirs avec modération : les apéritifs et les bières peuvent faire partie de ta vie, mais évidemment sans excès ni en en faisant une habitude.
  6. Ne culpabilise pas : accorde-toi des moments de détente et de plaisir sans stresser, cela favorise le bien-être mental et la réussite à long terme.

Pour que cette méthode fonctionne, il faut éviter ces pièges :

  • Ne pas contrôler la quantité totale : manger une pizza entière tous les jours sans ajuster le reste de l’alimentation mène rapidement à un excès calorique (j'étais dans une forme de jeûne intermittent : la pizza remplaçait le reste, elle ne s'y ajoutait pas).
  • Ne pas bouger suffisamment : si tu restes sédentaire, même une alimentation modérée va te faire gonfler.
  • Consommer l’alcool en excès : l’alcool est calorique. Une bière ou deux par jour pendant la semaine de vacances, ça passe. Une cuite tous les soirs, non.
  • Se priver tout le temps : a contrario, une alimentation trop stricte entraîne frustration, stress et souvent abandon (et on se retrouve à tout consommer en excès).
  • Ignorer le sommeil et le stress : ces facteurs influencent aussi le poids et la santé globale (en rendant plus ou moins efficace l'assimilation et la dépense énergétiques).

La clé de cette approche est la flexibilité. Elle ne repose pas sur une privation extrême, mais sur un équilibre entre moments de rigueur relative et moments de plaisir. Ce modèle est beaucoup plus accessible et réaliste pour la majorité des gens que les régimes stricts et monotones.

En intégrant la notion de déficit calorique sur la semaine, le mouvement quotidienne, et la gestion du plaisir, on crée un cercle vertueux. On peut ainsi profiter de la vie, de la gastronomie, et des moments conviviaux sans compromettre ses objectifs de santé et de poids.

De plus, cette méthode valorise la qualité de vie mentale et sociale, ce qui est fondamental pour un bien-être global. Elle permet de se défaire de la culpabilité associée à certains aliments et boissons, et de retrouver un rapport sain à la nourriture.

Maigrir avec pizzas et bières, c’est possible... mais pas tout le temps

Perdre 1,5 kg en une semaine en mangeant des pizzas et en buvant des bières, c’est possible, comme je l’ai expérimenté lors de mes vacances à Naples. Ce n’est pas une méthode miracle ni un encouragement à l’excès, mais une illustration concrète que le déficit calorique reste la clé. Avec une base saine, une activité physique régulière, une bonne mobilité, et une gestion intelligente des calories, on peut se permettre des écarts sans compromettre ses objectifs.

Maigrir en mangeant des pizzas et en buvant des bières ne signifie pas se gaver ou renier sa santé, mais apprendre à équilibrer plaisir et rigueur, à vivre pleinement tout en restant maître de sa forme. C’est la possibilité de perdre du poids sans renoncer à la convivialité, à la gastronomie, et à la joie de vivre.

Alors, la prochaine fois que tu partiras en vacances ou que tu auras envie d’un apéro entre amis, rappelle-toi que tu peux profiter sans culpabiliser, à condition de revenir à de bonnes habitudes ensuite. La clé est dans l’équilibre et la constance sur le long terme.

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About the author 

jef

Jean-François "jef" Lopez accompagne depuis 2016 des cadres et dirigeants occupés sur le chemin de la forme durable.
Ancien sportif autour de la vingtaine, devenu gros, faible et complètement hors de forme autour de la trentaine, Jean-François a décidé de réagir et de retrouver la forme.
Lors de cette quête, il a été amené à changer son approche de la remise en forme.
De nombreuses rencontres avec les meilleurs instructeurs de la planète, dont Pavel Tsatsouline, l'ont en effet convaincu que le paradigme de la souffrance et de l'effort démesuré n'était pas le plus adapté pour durer. C'est comme cela qu'est né le concept de "forme durable".
En plus de son expérience personnelle, Il se forme continuellement, et est ainsi devenu instructeur certifié StrongFirst Elite (SFG2, SFB, SFL), spécialiste du mouvement fonctionnel et de la souplesse (FMS2, FCS, YBT, Flexible steel niveau 2), expert en respiration (instructeur avancé Oxygen advantage, praticien Buteyko) et coach en nutrition (PN).
Il est également détenteur d'une certification d'entraîneur personnel (ACE-PT, accrédité par la NCCA) et inscrit au registre européen des professionnels du sport EREPS.

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